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Les relations dans le monde du travail et l’engagement en faveur de la durabilité, soumis à débat dans « Los Diálogos de Garrigues Sostenible » (Les dialogues de Garrigues Durable)
La durabilité dans les relations au travail, qui englobe des questions telles que le respect des droits de l’homme et la responsabilité dans les chaînes de valeur des entreprises, occupe une place de plus en plus stratégique dans les agendas des entreprises. En outre, les futures initiatives européennes en matière du devoir de diligence et de travail décent, ainsi que les évolutions législatives prévues en Espagne pour 2022 dans ce domaine, confèrent à ces questions une importance accrue.
Ce sujet a été au cœur des débats du dernier webinaire des « Diálogos de Garrigues Sostenible », sous le titre des Relations dans le monde du travail et l’engagement en faveur de la durabilité. L’associée responsable de Garrigues Sostenible, Rosa Zarza, a eu l’occasion de débattre de ces questions avec Clara Arpa, Présidente du Pacte mondial des Nations unies pour l’Espagne.
Au cours de leur rencontre, elles ont analysé le rôle du Pacte mondial des Nations unies et des ODD, en identifiant les objectifs liés à la sauvegarde des droits de l’homme et des relations au travail. D’ailleurs, six parmi les 10 principes du Pacte mondial (les six premiers) se rapportent, ainsi que l’a souligné Rosa Zarza, aux questions des droits de l’homme et de droit du travail. Quant aux ODD, les objectifs 5 et 8 ont trait directement à ce domaine, ainsi que, bien qu’en moindre mesure, les objectifs 1, 10 et 11.
La situation en Espagne
Malgré le fait que certaines entreprises considèrent que le souci pour le respect des droits de l’homme est une question qui ne les concerne pas, Clara Arpa a souligné l’importance que les entreprises espagnoles doivent attacher à la vigilance pour éviter la violation de ces droits dans tous les maillons de leur chaîne de valeur. Notamment lorsqu’il existe une dépendance envers des pays où les critères de respect des droits humains sont méconnus. Rosa Zarza a remarqué à cet égard que, en Espagne, uniquement une entreprise sur quatre s’est dotée d’une politique en matière de droits de l’homme, ce qui montre bien le long chemin qui reste à parcourir.
Clara Arpa a souligné un autre aspect important du débat : « Il faut veiller à ce que les salaires soient suffisants car cela est dans l’intérêt de tous, pour maintenir le système, qui doit rester solide ». Ceci étant, elle a exprimé ses inquiétudes sur le fait que les entreprises disposent le plus souvent d’une faible marge de manœuvre, car exposées à la concurrence des pays où les droits fondamentaux des travailleurs ne sont pas respectés.
Réglementation européenne
En ce qui concerne la réglementation à venir, il a été notamment abordé la Résolution sur le devoir de diligence et la responsabilité des entreprises, approuvée le 10 mars 2021 par le Parlement européen, à laquelle a été ajoutée une annexe contenant des recommandations spécifiques concernant le contenu de la proposition de directive demandée.
Tout d’abord, il est important de noter que la directive européenne établira une norme européenne obligatoire en matière de conduite des affaires qui garantira que les entreprises respectent les droits de l’homme, l’environnement et la bonne gouvernance. Plus important encore, la directive instituera une responsabilité en cas d’effets négatifs sur les droits de l’homme, l’environnement et la bonne gouvernance.
En outre, comme l’a souligné Rosa Zarza, il est prévu que chaque État membre mette en place un ou plusieurs organismes nationaux chargés de superviser la transposition de la directive en droit national et le respect par les entreprises des obligations découlant de la directive. Et, bien évidemment, un système de sanctions en cas d’inobservance de ces obligations.
Clara Arpa s’est montrée optimiste quant au nouveau règlement : « Toute crise peut s’avérer favorable et, sur ce point, la nouvelle règlementation est une grande opportunité pour nos entreprises. Les entreprises européennes ont désormais la possibilité de devenir moins dépendantes des pays tiers ».
En ce qui concerne l’Espagne, Rosa Zarza a rappelé que, actuellement, le ministère des Droits sociaux et de l’Agenda 2030 a lancé une initiative législative, qui, d’après le Chantier annuel législatif fixé par le gouvernement central prévu pour 2022, se traduira en une loi sur la protection des droits de l’homme, la durabilité et le devoir de diligence dans les activités transnationales des entreprises.